Le 25 octobre 1858, dans le parc d’une propriété, en Seine et Marne, Georges et Rosalie respectivement 10 et 12 ans, déterrent au pied d’un vieil érable un étrange morceau de matière noire. L’objet est dur et lisse comme l’acier. Dès le premier contact la matière ronronne, vibre, parle, se confie... Les deux enfants cachent leur découverte, comme ils cacheront, quelques années plus tard, la passion qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. C’est toujours sous l’arbre qu’ils se retrouvent pour écouter la matière noire leurs raconter la belle vie. Et puis un jour, la matière se tait pour ne plus jamais communiquer. L’amour n’y résistera pas.
A l’automne 1890, un drame va réunir à nouveau les deux anciens amants. C’est dans le parc de leur jeunesse qu’ils se donnent rendez-vous pour demander à la matière noire de résoudre le problème. Le résultat est effroyable. L’érable qui domine le parc n’attendait que cela. Le vieil arbre n’a pas supporté qu’on le prive du morceau de science qu’il abritait depuis si longtemps. Il a même déformé son écorce pour bien marquer sa désapprobation.
Quelle est donc cette matière capable d’humaniser un végétal et jusqu’où s’étend sa puissance ? C’est ce que découvrira, cent ans plus tard, un jeune officier de police, au détour d’une enquête sur un accident de la circulation.