Mille mercis à Alex
La stratégie du choc
La Stratégie du choc, la montée d'un capitalisme du désastre (titre original : The Shock Doctrine: The Rise of Disaster Capitalism) est un essai socio-politique altermondialiste publié en 2007 par la journaliste canadienne Naomi Klein.
S'appuyant sur plusieurs recherches documentaires Naomi Klein soutient que, de la même manière, des désastres (catastrophes naturelles, changements de régimes), qui conduisent à des chocs psychologiques, permettent aux chantres du capitalisme d'appliquer la doctrine de l'école de Chicago dont Milton Friedman est l'un des représentants les plus connus. Ils imposeraient à l'occasion des désastres des réformes économiques que Naomi Klein qualifie d'ultra-libérales telles que la privatisation de l'énergie ou de la sécurité sociale ...
No logo
Zéro espace, zéro choix, zéro boulot : tel est, selon Naomi Klein, la société issue de la mondialisation et du règne des marques. Zéro espace, car la ville est envahie par la publicité. Les logos s'étalent même sur nos vêtements. Zéro choix, car le commerce indépendant ou local disparaît au profit de chaînes. Manger un en-cas veut souvent dire aller au McDo, de New York à Marseille, en passant par Buenos Aires. Zéro choix, c'est aussi l'influence des marques sur notre imaginaire, notre personnalité : impossible d'offrir une veste si ce n'est pas une Gap. Troisième conséquence de la mondialisation : zéro boulot. Les années quatre-vingt-dix ont marqué un tournant dans la conception même de la marque : les entreprises ne vendent plus des objets, mais des concepts. Nike ne produit plus des chaussures de sport, mais devient le sport à l'état pur. Résultat : les budgets et l'énergie de l'entreprise sont centrés sur le branding. La production, elle, devient secondaire et est délocalisée dans le Tiers-Monde. Ces emplois perdus en Occident devraient logiquement alimenter la croissance du Tiers-Monde. Or, selon l'auteur, les conditions de travail sont tellement pénibles et les salaires tellement bas dans les sweatshops des zones franches que cette délocalisation ne profite pas à ces populations, mais uniquement aux multinationales. Alors comment réagir ? Puisque les États semblent impuissants, boycotts, manifestations anti-mondialisation, information des consommateurs semblent être les armes des citoyens. Certaines font reculer l'empire des marques… Naomi Klein, journaliste indépendante canadienne, offre avec No Logo une enquête de terrain, alimentée de nombreux chiffres et témoignages. S'inscrivant dans le mouvement anti-mondialisation qui s'affirme de Seattle aux campagnes françaises contre la malbouffe, No Logo est en passe de devenir un livre-culte. Cela malgré quelques pistes non explorées : en effet, a qui profite la mondialisation ? N'est-ce pas elle qui alimente aussi en produits de qualité et très bon marché nos propres supermarchés offrant à ceux qui n'en avaient pas les moyens auparavant un accès aux biens de consommation ?
Mine de rien, ce livre, consacré à « la tyrannie des marques », indique peut-être des pistes à suivre pour les actionnaires non pas de la nouvelle économie (leur « rinçage » devrait leur avoir suffi) mais de l'économie du futur. L'auteur, journaliste et économiste, inspiratrice de José Bové, n'y va pas de main morte pour démonter la puissance des grandes entreprises sur l'économie mondiale. Elle publie même des tableaux (officiels) que seuls les économistes les plus « fins » ont interprétés.
Savez-vous à combien, rapporté au pourcentage du revenu total aux Etats-Unis, s'est élevé le montant des impôts payés par les grandes sociétés américaines entre 1952 et 1998 ? Réponse : en 1952, 31,1 %, en 1975, 11,4 %, et en 1998, 11,5 %. Chiffres spectaculaires, publiés par l'US Office of Management and Budget, mais à prendre avec des pincettes. Car les 31,1 % de 1952 ne représentaient que peanuts par rapport aux 11,5 % de 1998. Les chiffres sont donc à manier avec précaution, comme ne l'ignorent pas les actionnaires !
En revanche, les réflexions, bien senties, de l'auteur sur des grandes marques comme Nike, Apple, The Body Shop, Levi's, Calvin Klein, Disney donnent à réfléchir : « Pour ces sociétés, le produit apparent faisait seulement office de matériau de remplissage dans la production réelle : la marque. » Voilà longtemps que les analystes américains le savent, intégrant dans leurs analyses d'entreprise les survaleurs liées à la marque.
Tout peut changer
Oubliez tout ce que vous croyez savoir sur le réchauffement climatique. La «vérité qui dérange », ce n'est pas les gaz à effet de serre : c'est le rôle joué par le capitalisme dans ce désastre annoncé.
Notre modèle économique est en guerre contre la vie sur Terre. Si nous ne pouvons infléchir les lois de la nature, nos comportements,eux, peuvent être radicalement changés. Au-delà de la crise écologique, c'est bien une crise existentielle qui est jeu - celle d'une humanité défendant à corps perdu le statu quo. Mais voilà que prise à rebours, cette crise se révèle peut-être l'opportunité de transformer radicalement le monde dans lequel nous vivons.
On nous a dit que le marché allait nous sauver, alors que notre dépendance au profit et à la croissance ne fait que s'accroître. On nous a dit qu'il était impossible de sortir des combustibles fossiles, alors que nous savons exactement comment nous y prendre - il suffit d'enfreindre toutes les règles du libre marché : brider le pouvoir des entreprises, reconstruire les économies locales et refonder nos démocraties. On nous a aussi dit que l'humanité était trop avide et égoïste pour relever un tel défi. En fait, partout dans le monde, des luttes contre l'extraction à tous crin ont déjà abouti et des groupes se mobilisent afin de poser les jalons de l'économie à venir.
https://mon-parta.../RztacGEw/
Dire non ne suffit plus
La réplique de Naomi Klein à l'arrivée au pouvoir de Donald Trump à la Maison Blanche. Dans ce nouveau livre, la journaliste de renommée mondiale analyse les faits et gestes du nouveau président des États-Unis et propose une série d'outils précis et tranchants pour comprendre cette nouvelle stratégie du choc, mais surtout pour y résister.
https://mon-parta.../aQ4hEDbI/